Le Vanuatu est un petit archipel du Pacifique Sud de 200 000 habitants, dont 80% vivent de l'agriculture. Les ressources économiques sont faibles et le pays est très dépendant vis-à-vis de l'extérieur. Le développement agro-industriel est freiné par les coûts élevés du transport et de l'énergie ainsi que par l'insécurité des approvisionnements. Sur le terrain, les enquêtes révèlent une forte demande en oeufs et en viande de volaille. Malgré cela, l'élevage de volailles est peu développé. L'archipel jouit pourtant de bonnes conditions agro-climatiques et d'un environnement sanitaire sain. L'élevage est également mal maîtrisé. Les matières premières locales notamment, sont peu, ou mal valorisées. Celles disponibles pour l'alimentation animale sont le tourteau de coprah, les farines de viande, le manioc, les drêches et levures de brasseries et du maïs (importé). On trouve également du taro, de l'igname, de la patate douce, de l'ambrevade et du maïs local, davantage cultivés pour la consommation humaine. A partir de ces données et des recherches bibliographiques sur la valeur des aliments, des formules ont été élaborées pour les poulettes, les poules pondeuses et les poulets de chair de race Shaver, importés de Nouvelle-Zélande. Les essais zootechniques en élevage de pondeuses ont permis de tester 5 rations différentes chez 2 éleveurs. Chaque lot de poules compte 45 individus. Ils ont mis en évidence qu'actuellement, la formule proposée par le syndicat agricole (avec de l'aliment complet) était la plus intéressante d'un point de vue économique. Ils ont également mis en évidence qu'il était possible d'incorporer du tourteau de coprah à des taux élevés avec de bons résultats. Il faut désormais en priorité, importer des acides aminés de synthèse et des premix pour réaliser de nouveaux essais et proposer les formules avec les basemix aux éleveurs si ces essais sont concluants. En parallèle, il faut développer le conseil technique et le suivi dans les fermes, notamment grâce aux outils qui ont été créés. Le travail de dynamisation de la filière manioc pour l'alimentation animale mérite d'être poursuivi. Cette matière première constitue une bonne source d'énergie dans les rations, à associer au maïs importé. Enfin, la filière poulets de chair ne saura se développer tant que le monopole sur l'abattage des volailles ne sera pas rompu.