La thermogénèse de la floraison du taro (Colocasia esculenta (L.) Schott) a été étudiée pendant la période la plus chaude de l'anné (Décembre 2002 à Février 2003), au sein d'une collection importante de germoplasmes présentant une forte diversité, sur l'île de Espiritu Santo, au Vanuatu. Sur chacune des inflorescences étudiées, les températures des trois principales zones du spadice et de l'air ambient ont été enregistrées pendant une période de 38 h. Ce travail indique qu'il existe une thermogénèse significative des inflorescences de taro, et qu'elle a lieu durant deux nuits successives: (1) durant la nuit où l'inflorescence devient odorante (phase femelle); et (2) une nuit plus tard, lorsque la microsporogénèse approche sa phase finale (phase mâle). Les plus fortes différences entre les températures moyennes et la température de l'air ont été enregistrées durant la phase femelle, à 0500 (la température moyenne de l'appendice stérile est alors de 29,1°C ± 0,9°C (P = 0,05) soit 6,8°C de plus que la température de l'air ambiant). L'activité de la thermogénèse est synchronisée avec la protogynie de l'espèce et la pollinisation entomophile durant les premières heures du jour. Ses fonctions supposées sont: (1) de réduire les écarts de température de l'air ambient durant les périodes critiques de la pollinisation; et (2) de promouvoir les pollinisations croisées. Cette activité cesse entre 1 h et 1,5 h après l'émission de pollen. (Résumé d'auteur)