Cet essai porte sur les vertus politiques et morales de la négociation. Son ambition : contribuer, successivement, à une théorie générale de la négociation, à une réflexion sociologique sur le lien social, à l'inscription durable de la négociation dans l'agenda socio-politique. Sa suggestion : saisir celle-ci comme une activité morale, au sens d'Emile Durkheim, c'est-à-dire : créatrice de lien social. En distinguant " négociation mesurée par l'intérêt " et " négociation orientée vers la morale ", cet essai propose de les considérer toutes deux comme un art social, un art qui produit des solidarités, obligeant les individus à convaincre et à argumenter et dessinant, par le jeu des promesses (le compromis) et la confrontation des intérêts, un avenir commun aux individus engagés dans l'échange.