Bogota, le 6 mars 2008 : quinze manifestants, dont cinq syndicalistes sont assassinés alors qu'ils participent à une marche organisée à la mémoire des victimes du conflit armé en Colombie. On tue aussi dans les cortèges funéraires. Cette violence est le lot quotidien de nombreux-ses activistes qui, partout à travers le monde, se battent pour leurs droits.
Menacés dans leur intégrité physique et psychologique, ces défenseurs des droits humains sont aujourd'hui les premières victimes des violations qu'ils dénoncent. La criminalisation de la protestation sociale constitue une des traductions les plus cyniques d'une répression gouvernementale qui s'intensifie. Face aux difficultés grandissantes rencontrées lorsqu'il s'agit de jouer un rôle de contre-pouvoir, les sociétés civiles du Sud établissent des contacts multilatéraux avec des Réseaux transnationaux de plaidoyer, permettant un relai de leurs revendications au niveau international.
Cette résonance des mobilisations locales hors de leurs frontières conditionne l'écho qu'elles parviendront finalement à trouver à l'intérieur de leur propre pays. Camille Bethoux analyse et dessine les limites de ce modèle d'action dit « en boomerang » à travers la structure, le fonctionnement et l'action de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme.