L'entreprise sacrifierait-elle à la dernière idée à la mode avec le développement durable ? Le socialement responsable, l'écologiquement propre, l'éthiquement respectable deviendraient-ils la version entrepreneuriale du politiquement correct ? Ou bien, à l'inverse, l'approche développement durable (DD) aiderait-elle l'entreprise à répondre aux enjeux du XXIe siècle, les siens comme ceux de la société ? Une partie de la réponse à cette alternative tient en quelques noms tirés d'une actualité récente : Prestige, Enron, Metaleurop, etc. Pensons aussi au rôle croissant d'acteurs externes : consommateurs, petits actionnaires, riverains, ONG, agences de notation sociale et environnementale. Enfin, quand le moteur de l'efficience butte sur une approche court-termiste et financière, sur quelles bases mesurer la performance ? Autant de défis que la problématique du développement durable éclaire. Pourtant l'enthousiasme laisse place à la perplexité quand il s'agit de passer à l'action. En effet, le succès du concept repose largement sur son ambiguïté et quelques success stories ne fondent pas un modèle de gestion. L'auteur s'appuie sur une observation des pratiques pour rendre ce concept opératoire, le dégager d'une gangue idéologique et proposer quelques clés pour l'action. Comment bâtir des tableaux de bord qui rendent compte d'une performance globale ? Comment gérer les parties prenantes ? Comment structurer une fonction DD ? Mais aussi comment réarticuler efficacité et éthique, performance et valeurs ? En résumé, comment élaborer une politique d'entreprise qui assure un avantage compétitif durable ?