S'il ne me restait qu'une heure à vivre, c'est en cours de maths que je voudrais la passer ; au moins, elle me paraîtrait plus longue ! La plaisanterie est classique, et d'ailleurs appliquée à de nombreux enseignements, mais les mathématiques pour économistes y ont rit plus souvent qu'à leur tour. Alors, est-ce un mal nécessaire, une façon déguisée de sélectionner les étudiants ? Ce n'est pas notre avis. On a fait croire à des générations d'étudiants que la matière était aride alors que seule sa présentation l'était. Ce livre est le fruit de dix années d'enseignement à l'institut d'Etudes Politiques de Paris, où il est élégant d'afficher une allergie aux mathématiques. Il présente le programme des DEUG de Sciences Economiques de la façon la moins rébarbative possible. Comment est-ce possible ? Il s'agit d'une part, de montrer " à quoi ça sert " et comment l'instrument s'utilise. Il s'agit d'autre part de limiter les démonstrations, au sens classique du terme, à celles qui ont une vertu d'exemple. En somme, de donner au mot démonstration son sens " marketing " : lorsqu'on demande au vendeur d'une automobile ou d'un magnétoscope une démonstration, c'est tout autre chose que la démonstration du théorème de Frobenius, mais cela peut, à certains égards, se révéler plus utile. De nombreux exercices, adaptés des examens des diverses universités, complètent l'ouvrage.