La construction navale comme la pêche artisanale reste en Polynésie française une activité à dominante artisanale. Seules une demie douzaine d'entreprises aux activités diversifiées (menuiserie, fabrication de mobilier de plein air..) atteignent une dimension semi-industrielle. Une centaine de personnes, au total, sont à la tête d'une activité commerciale de construction navale et la production s'élève à un millier d'unités destinées à la pêche, au transport ou à la plaisance. La moitié consiste en petites embarcations en bois en contreplaqué, essentiellement des pirogues que fabriquent en zone rurale des constructeurs individuels qui exercent cette activité parmi d'autres. L'autre moitié est produite par un petit nombre de professionnels dans des chantiers plus importants en milieu urbain; les plus anciens travaillent les bois ou le contreplaqué et fabriquent des bonitiers, des speedboads et des poti marara; les plus récemment établis expérimentent sur de petits canots de lagon des matériaux nouveaux comme le polyester ou l'aluminium. A ce découpage, correspond une segmentation parallèle du marché qui est constitué, d'un côté, d'une majorité de pêcheurs, et, de l'autre, d'un ensemble composite de plaisanciers, de touristes ou de responsables de services territoriaux. Cette distinction tend à devenir moins tranchée avec l'extension des nouveaux matériaux aux embarcations de pêche et la novation que cela entraine dans leur fabrication et leur usage.