International audience À Tongoa, une petite île du centre de l’archipel du Vanuatu, la catastrophe constitue une donnée permanente pour ceux qui y vivent. Les glissements de terrain, les séismes, les éruptions volcaniques, les cyclones ou encore les sécheresses y sont en effet récurrents. Pour autant, en langue vernaculaire, il n’existe pas de mots pour exprimer strictement la catastrophe, car celle-ci n’existe et ne prend sens qu’à partir des discours des victimes et des dégâts constatés dans les parcelles cultivées. Afin de comprendre la relation particulière qu’entretiennent les habitants de cette île avec leur environnement et notamment avec les phénomènes cycloniques auxquels ils sont régulièrement exposés, nous détaillerons d’abord l’horticulture locale et le rôle que jouent les jardins de subsistance dans le maintien de la vie sociale. Puis, l’ethnographie du cyclone Pam survenu la nuit du 13 mars 2015, nous permettra de mettre en évidence le seuil d’appréciation de ce type d’événement et d’analyser les différents couplages et les oppositions qu’établissent les Man-Tongoa lorsqu’ils cherchent à caractériser un épisode destructeur.