Le Vanuatu est le plus jeune Etat du Pacifique sud. Indépendant en 1980, l'archipel mélanésien des ex-Nouvelles-Hébrides est le seul en Océanie à avoir connu une double administration, à la fois française et britannique. Ce régime condominial, presque unique au monde, dura 74 ans. Il en découla une indépendance douloureuse et une société en crise. "En 1980, fort de sa victoire dans la lutte pour l'indépendance, le Vanua' aku Pati (VAP), parti anglophone et protestant, s'installa au pouvoir où il demeure encore aujourd'hui. En partie libéré de contraintes financières les premières années parce que bénéficiant d'une aide budgétaire franco-britannique, le gouvernement ni-Vanuatu s'appliqua à promouvoir un sentiment d'unité nationale dans l'archipel tout en lui taillant une place dans le contexte régional et international. "Petit dernier" sur la scène régionale, le Vanuatu ne manque pas d'ambitions. Il veut bousculer l'ordre établi par les "vieux" Etats conservateurs polynésiens et pourquoi pas s'imposer lui-même comme référence et comme leader régional? C'est en s'appuyant sur une politique internationaliste dynamique et une participation active au sein des grandes instances mondiales que le Vanuatu espère y parvenir. Cependant, avec le temps, la situation économique de l'archipel se dégrade. Une réévaluation de la politique extérieure est alors de mise. En 1989, lors de son congrès, le VAP préconise une 'nouvelle direction pour la politique extérieure, cette fois-ci basée sur "l'engagement constructif". Est-ce là le début ct' une nouvelle ère dans la politique extérieure vanuataise?