Cet article veut mettre en valeur le côté empirique de la médecine traditionnelle de Nouvelle-Calédonie et dégager la pratique médicale hippocratique de l’aspect social qui est trop souvent le seul à être considérer. Les conceptions autochtones sur l’anatomie et la physiologie sont exposées. Elles permettent de mieux comprendre la représentation de la maladie et la façon dont est posé le diagnostic. Celui-ci est ensuite symboliquement interprété et projeté sur le plan social. Les interprétations symboliques elles-mêmes utilisent un savoir technique qui spécialise les thérapeutes d’autant mieux que celui qui fait est aussi le seul à pouvoir défaire. Les modes de traitement, le choix et la préparation des remèdes sont aussi fonction de cette vision globale de la santé, dont on voit bien qu’elle est l’objet d’une connaissance cohérente et systématisée.