International audience Cette communication proposera une présentation préliminaire des données produites lors de deux enquêtes de terrain réalisées en 2019 (3 mois), puis 2021-2022 (9 mois) sur l’île de Lavongai, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. L’ethnographie en question porte principalement sur les relations entre les habitants de l’île et les êtres vivants du milieu marin.Je commencerai par évoquer la langue vernaculaire, le tungag, puis je décrirai brièvement les pratiques locales liées au cycle de vie, le système de parenté, la tenure foncière, ainsi que l’organisation clanique et lignagère de la société. Ces éléments du contexte ethnologique permettront de mieux appréhender la thématique des relations interspécifiques marines. À ce sujet, j’évoquerai les savoirs ethnobiologiques des Lavongai concernant les espèces aquatiques, je présenterai quelques éléments de la classification vernaculaire de ces êtres, ainsi que les techniques de pêche, notamment les méthodes de capture et diverses formes de rituels propitiatoires, utilisés à l’endroit des poissons et des poulpes. Le rôle que jouent, dans ces rituels, certaines espèces d’oiseaux vivant en mer et sur le littoral sera ainsi mis en évidence. En reliant cette observation au fait que les Lavongai associent chacun de leurs 12 clans matrilinéaires à un oiseau, il s’agira donc de renouveler la question : « why all these birds? », que formulait Radcliffe-Brown dès 1951 dans « The Comparative Method in Social Anthropology » (p. 17). Plus précisément : quelle importance les Lavongai accordent-ils à ces oiseaux ? Comment pensent-ils leur relation aux oiseaux, notamment ceux auxquels sont associés les clans ? Quel rôle les oiseaux jouent-ils dans leurs interactions avec les animaux aquatiques ?