Cet article explore la relation ambiguë entre multilinguisme, héritage colonial et politique linguistique nationale. Plus spécifiquement, cette recherche se penche sur le cas du bislama, langue nationale de la République de Vanuatu, parmi les autres langues parlées dans l'archipel à travers l’analyse de la politique linguistique éducative du pays. À l’instar de l’Océanie, le Vanuatu est bien connu pour sa très grande diversité linguistique (Ozanne-Rivierre, 1998 ; François et al., 2015). Dans ce contexte d’hétérogénéité linguistique, le bislama permet la compréhension entre les citoyens mais il ne jouit cependant pas d’un très grand prestige. Suivant les recommandations internationales de l'unesco pour la sauvegarde des langues en danger (1953, 2016), le Vanuatu a récemment (2016) décidé de mettre en œuvre une nouvelle politique linguistique éducative qui promeut plus de 60 langues locales ainsi que le bislama dans les zones urbaines. Cette avancée fait suite à de nombreuses tentatives, d’échecs, et suscite encore des débats au sein de la population quant à la place du bislama que cet article explore et tente d’expliquer. This article explores the ambiguous relationship between multilingualism, colonial legacy and national identity throughout the national language policy. More specifically, this research focuses on Bislama, the national language of the Republic of Vanuatu, among the other languages spoken across the archipelago by analyzing the educative language policy. Vanuatu is well known for its language diversity (Ozanne-Rivierre, 1998 ; Francois et. al, 2015). Within this wide linguistic diversity, Bislama allows cross-comprehension between citizens but is still perceived as a shameful nationalist tool. Following unesco international recommendation for safeguarding endangered languages (1953, 2016), Vanuatu recently (2016) decided to implement a new educative language policy that promotes more than 60 indigenous languages along with Bislama in multilingual urban areas. This policy raises debates and criticism among the population about the role and place of Bislama that this article explores and tries to explain.