L'histoire de la banane en Nouvelle-Calédonie s'explique par l'histoire du peuplement et des différentes migrations de l'archipel. Si ces populations ont amenés avec eux les éléments de leur survie parmi lesquels figure la banane, ils ont également amené les fondements de leur société et de leur culture . Aujourd'hui encore, certains bananiers " anciens appartenant aux sous groupes Maia maoli et Popo'ulu constituent une base alimentaire essentielle avec les tubercules traditionnels mais représentent également sur la base des échanges coutumiers, une entité sociale et économique non négligeable. Par ailleurs, compte tenu de l'accroissement de la population et de l'évolution des zones urbaines, on assiste à une progression lente d'une production bananière de subsistance vers une économie de marché. Les bananes " dessert " importées de puis l'époque de la colonisation et maintenant les poingos (Popo'ulus) sont les variétés de bananes qui sont commercialisées. Les variétés de bananes appartenant au sous-groupe des Maia maoli font une entrée timide sur les marchés commerciaux. Ce phénomène trouve son explication dans le symbolisme que représente ces bananes dans la société kanak traditionnelle. L'exemple de l'importance culturelle, socio-économique et alimentaire de la banane en Nouvelle-Calédonie permet également de rendre compte du rôle de la banane dans la société mélanésienne et polynésienne dans les autres îles du Pacifique. En effet, l'histoire du peuplement du Pacifique Sud est à l'origine des traditions et des habitudes alimentaires de cette région. Leur évolution est cependant différente selon les niveaux de développement économique que ces îles ont rencontrés.