La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme a 60 ans. En droit international, la responsabilité de mise en oeuvre des droits humains incombe aux États. Or, les vecteurs de diffusion des droits de l'homme au XXIe siècle seront probablement et prioritairement les entreprises dans l'exercice de leur responsabilité sociétale. Elles doivent en prendre conscience, et l'opinion publique les y encourage, notamment dans leurs activités mondialisées. Parce que les citoyens ont de moins en moins confiance dans l'effectivité de l'action politique, les entreprises sont en position pour prendre le relais. Parce que la crise du modèle de société remet en cause son fonctionnement. Nul, ni salariés, ni citoyens, ne se satisfont plus de participer à des organisations ou à une société qui se contentent de fonctionner. Ils sont à la recherche d'autres horizons, ce qu'on a appelé, avec un rien de dérision, la "quête de sens". C'est dans cette perspective que veut se placer la présente réflexion : il ne s'agit pas de s'esbaudir des gestes éthiques de telle ou telle entreprise en faisant semblant d'ignorer le nombre de celles qui ne respectent guère de règles que celles du droit a minima, ou même d'ignorer celles dont l'énergie est encore axée exclusivement sur le profit. Il s'agit de mettre au jour un mouvement irrépressible en train de naître, qui s'organise et implique des partenaires de plus en plus nombreux. Une force telle qu'elle pourra changer la donne sur toute la planète. L'économie a un au-delà...