Les résultats obtenus sur la matière organique dans les eaux et les sédiments prélevés au large du Sénégal et de la Gambie, en février et mars 1976, sont ici présentés. Le premier indice d’une remontée d’eaux profondes et, pal conséquent, de l’enrichissement nutritif des eaux de surface, est une température de la couche de surface plus basse que la normale en cette saison, pour cette latitude. Les conséquences pour la matière organique particulaire (MOP) en sont : (1) la concentration de la MOP est sensiblement plus élevée dans les eaux froides situées près de la côte que dans l’eau de surface, plus chaude, située à l’ouest; (2) le rapport C/N suit un modèle opposé pllisqu’i.1 est sensiblement inférieur à l’est et plus élevé à l’ouest, avec une bande longitudinale des faibles valeurs aux environs de 20° W; (3) la concentration en carbone organique total (COT) n’a pas de corrélation sensible avec l’emplacement et la variation de la MOP a peu d’effet sur le COT. Cependant, ces données indiquent, en comparaison avec d’autres régions de remontée d’eaux profondes dans l’océan, que les effets au large du Sénégal ne sont pas marqués par des concentrations très élevées de MOP (n’étant que de 25 % supérieures à celles du plein océan adjacent) et qu’ils ne sont pas aussi intenses qu’en d’autres endroits de l’Atlantique nord-est, une limitation étant imposée par la courte durée des conditions physiques favorables.