Cet article esquisse une analyse des enjeux de l’aide publique au développement à Vanuatu, micro-État insulaire du Pacifique parmi les plus aidés au monde par habitant. L’analyse des effets de l’aide a nourri une littérature pléthorique souvent sujette à controverse dans les champs académique, politique et médiatique, notamment en accordant un poids important à l’influence des cultures locales. L’approche socio-anthropologique employée ici conduit à dépasser l’explication culturaliste pour analyser l’impact de cette aide en se concentrant davantage sur la façon dont les priorités des donneurs influencent celles des récipiendaires de l’aide, en insistant sur les « effets secondaires » des projets de coopération. Cette perspective permet de modéliser la question de l’appropriation de l’aide dans une région où les régimes de savoirs des experts du développement s’avèrent difficilement accessibles pour les populations locales.