Des structures lithiques rencontrées aux îles Marquises, le paepae est la plus courante. Aujourd'hui les termes de paepae ou upe désignent indifféremment toute plate-forme quadrangulaire destinée ou non, autrefois, à recevoir une structure d'habitation. La construction type correspond au paepae hiamoe - "le pavage où l'on dort". Pour son élaboration, ce soubassement, dont la hauteur moyenne en façade atteint, dans la vallée, 1,80 m, nécessite l'accumulation de nombreuses roches. La structure, la forme, l'aspect des blocs guident leur utilisation. La plate-forme, le plus souvent située à flanc de pente, est édifiée de façon à offrir un espace plan (surface moyenne 85 m2). Celui-ci est divisé longitudinalement en deux parties, le plus souvent inégales et de niveaux différents (40 à 60 cm). Le premier niveau est une terrasse ouverte, entièrement pavée, excepté parfois un petit espace carré servant de zone de combustion. Le second niveau, plus élevé, reçoit les éléments végétaux formant la charpente et les cloisons de l'habitation proprement dite; il est divisé longitudinalement au sol, par une partie frontale pavée et une zone non pavée à l'arrière qui constitue un dortoir commun. L'observation minutieuse des murs et pavages révèle des constantes dues aux contingences techniques et aussi une grande diversité de montages. Enfin, certains rapprochements permirent de déceler quelques caractères plus symboliques que techniques (rapport galets et pierres de chant, usage de dalles de tuf taillées, etc). Les éléments recueillis lors de l'étude menée dans cette vallée pourraient offrir un éventail de références intéressantes pour une approche plus systématique du passé marquisien. (Résumé d'auteur)