Nous présentons le système de représentations de la maladie chez les Yanomami et la place de ce système au sein de l’organisation sociale, en étudiant trois aspects - l’énonciation classificatrice des symptômes, l’éliologie et la thérapeutique - dont nous constatons qu’ils observent une même logique où la partie serait prise pour le tout. L’analyse du système des causes montre que le phénomène de la maladie est conçu comme le résultat d'une agression provenant de l'extérieur, et implique un système de défense qui, à partir de l'atteinte corporelle individuelle, considère le groupe dans son entier. Le contrôle de la maladie s'effectue selon un axe concernant le social au travers de la cure chamanique qui, établissant une relation triangulaire dans laquelle le malade, le chamane et l'assistante réagissent pour s'opposer à l'agression, met en évidence la réalité biologique et la réalité sociale par le truchement d'un discours qui organise - (tout en s'y fondant) - l'ordre des représentations.