International audience Research on the sensory reveals a twofold reality. One is that all human beings have innate sensory aptitudes whose inter-individual variability remains limited by a complexion specific to the species. The other is that social groups implement varied sensory modalities. Consequently, if sensory perception is an attribute of our biology, it is also learned. It is not only the encounter of the biological and the cultural, it is a biocultural phenomenon. Indeed, sensory perception is defined and limited by the information to which our sense organs are naturally sensitive, but the very sensitivity of the latter is partly modulated and shaped by the social and cultural environment. Considering sensory learning obliges us to go beyond the classic scheme opposing sensation of biological order to perception of cultural order.This book, with twenty chapters that draw mainly on anthropology, but also on sociology, psychology, neuroscience, primatology and archaeology, proposes a vast panorama of the forms of sensory sharing by human beings. It shows on the one hand that the discovery and learning of the world through the senses do not imply either a radical cognitive relativism, nor the confinement of each individual in a singular Umwelt, on the other hand that sensory and multisensory learning are always the object of a cultural modulation. We learn the senses, we learn by the senses. La recherche sur le sensoriel dévoile une double évidence. L’une est que tous les êtres humains disposent d’aptitudes sensorielles innées dont la variabilité interindividuelle reste bornée par une complexion propre à l’espèce. L’autre est que les groupes sociaux mettent en œuvre des modalités sensorielles variées. Par conséquent, si la perception sensorielle est un attribut de notre biologie, elle s’apprend aussi. Elle n’est pas seulement la rencontre du biologique et du culturel, elle est un phénomène bioculturel. En effet, la perception sensorielle est définie et limitée par les informations auxquelles sont naturellement sensibles nos organes des sens, mais la sensibilité même de ces derniers est en partie modulée et modelée par l’environnement social et culturel. Considérer les apprentissages sensoriels enjoint à dépasser le schéma classique opposant sensation d’ordre biologique à perception d’ordre culturel.Cet ouvrage, de vingt chapitres qui puisent surtout en anthropologie, mais aussi en sociologie, psychologie, neurosciences, primatologie et archéologie, propose un vaste panorama des formes du partage du sensoriel par les êtres humains. Il montre d’une part que la découverte et l’apprentissage du monde par les sens n’impliquent ni un relativisme cognitif radical, ni l’enfermement de chaque individu dans un Umwelt singulier, d’autre part que les apprentissages sensoriels et multisensoriels sont toujours l’objet d’une modulation culturelle. On apprend les sens, on apprend par les sens.