Cet article explore quelques unes des pistes de recherche qui, inspirées par son terrain au Vanuatu, avaient été ouvertes dans le champ de la géographie culturelle par J. Bonnemaison : les relations entre mythe et territoire, l’inscription dans l’espace des rapports de pouvoir entre groupes humains, ou encore le rôle des géosymboles comme lieux de mémoire des systèmes politiques et sociaux. S’inspirant de ces avancées, l’article évoque le même type de correspondances entre l’ordre politique et l’ordre spatial dans des terrains insulaires d’Indonésie, les îles de Nias et et de Siberut, et tente de montrer la dimension stratégique investie dans les mythes et récits de fondation. This paper recalls some avenues of research that J. Bonnemaison explored in the field of cultural geography: the relations between myth and territory, the way in which political relationships are inscribed into space and land boundaries, and the role of “geosymbols” as memorials for political and social systems. This demonstration is inspired by the works that Bonnemaison carried out on a privileged field, the archipelago of Vanuatu; the paper explores the same kind of correspondences between political and spatial order in two Indonesian island, Nias and Siberut, and tries to reveal the strategic dimension invested in myths and narratives of foundation.