L'Europe vivait depuis quarante-cinq ans en paix. Soudain, en 1991, sur le sol européen, une guerre a éclaté opposant entre elles des nations qui durant trois quarts de siècle avaient été réunies dans la Yougoslavie. Sous ce nom se cachait une extraordinaire diversité de peuple qui, avant notre siècle, n'avaient jamais eu d'histoire ni de cultures communes. L'idée yougoslave, dont les Croates furent au siècle passé les principaux inventeurs, consistait à les réunir comme des partenaires égaux. Au lieu de cela, la Yougoslavie monarchique, née par les armes en 1918, était pour l'essentiel entre les mains d'un seul peuple, les Serbes. Les tentatives de compromis furent ruinées en 1941 par l'agression nazie. Le pays connaît alors quatre années de guerre pendant lesquelles les tueries réciproques, renforcent les haines. Tito, rebouteux habile mais tyrannique, soumet le pays à quarante ans de convalescence. On aurait pu espérer, une fois les bandages de la dictature enlevés, une évolution démocratique dans la concorde. Mais, avant même que cette libéralisation n'ait commencé, un autre dirigeant communiste, pour assurer son pouvoir, fait à nouveau volontairement saigner les vielles plaies, détruit un équilibre fragile et déchaine la haine et l'agression. C'est l'histoire de ce mariage malheureux et les péripéties de ce sanglant divorce que retrace ce livre.