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Photographie de Jean-Michel Charpentier | Enquêtes linguistiques en Océanie | Défense du patrimoine culturel et naturel aux Îles Marquises (Polynésie)

Charpentier Jean-Michel. 2006-04-23. .
OTHER, (2006-04-23 ) - PUBLISHEDVERSION - English (en-GB)

OPENACCESS - http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/, info:eu-repo/semantics/OpenAccess.
Audience : OTHER
HAL CCSD
Sujet
Enquête linguistique, Archives scientifiques, Ethnologie, Océanie, CNRS, Linguistique de terrain, Linguistique, Îles Marquises, [SHS.EDU]Humanities and Social Sciences/Education, [SHS.LANGUE]Humanities and Social Sciences/Linguistics, [SHS]Humanities and Social Sciences, [SHS.ANTHRO-SE]Humanities and Social Sciences/Social Anthropology and ethnology, [SHS.ENVIR]Humanities and Social Sciences/Environmental studies
Domaines
Education, Anthropologie, Linguistique, Ethnologie, Sciences Sociales, Patrimoine Culturel, Sciences de l'environnement, Sciences humaines
Description

Jean-Michel Charpentier était un linguiste, chargé de recherche au CNRS et membre du laboratoire LACITO de 1976 jusqu'en 2011, spécialisé dans les langues du Pacifique et dans les créoles. Il a commencé ses recherches dans l'archipel des Nouvelles-Hébrides. Jean-Michel Charpentier était l'un des premiers linguistes ayant consacré ses travaux scientifiques sur le créole bichelamar. Il a ensuite étudié et exploré les langues polynésiennes parlées en Polynésie Française. Cliché pris par Jean-Michel Charpentier au cours d’enquêtes linguistiques en Océanie, îles Marquises.Cette île, Nuku Hiva, est la plus grande et la plus septentrionale des cinq îles que compte cet archipel. Au centre de la photo, la baie et le village d'Hatiheu. Le domaine foncier de cette commune à la population réduite à un peu plus de 300 habitants groupés en trois villages côtiers : Hatiheu, Aakapa, Anaho, était entièrement occupé comme en témoignent les nombreux sites archéologiques (paepae) aujourd'hui enfouis sous la végétation tropicale. Cette dépopulation correspond à celle que connut, à la suite des premiers contacts avec l'extérieur (baleiniers, trafiquants de tous ordres), l'ensemble de l'archipel. Estimée à environ 100.000 habitants, à la fin du XVIIIe siècle, le peuplement se réduisait à un peu plus de 3000 âmes au début du XXe siècle Aujourd'hui, les 7000 Marquisiens qui résident dans l'archipel avec les 8000 autres, parents ayant émigré à Papeete, forment une population très soudée, extrêment fière de sa culture multiforme (danse, chants, sculptures, etc). Cette identité très forte apparaît dans la promotion de la langue, domaine qui échoit à la dynamique Académie marquisienne. Les variantes surtout lexicales entre les parlers des îles du Nord et celles du Sud, loin d'être un handicap, fournissent l'occasion de joutes oratoires : on se complaît à rire des particularités du dialecte de son interlocuteur, chacun habitant la plus belle île et jouissant de la plus belle langue. Face au danger d'uniformisation du monde, des cultures, des sites naturels, les Marquisiens font mieux que se défendre. Tous les quatre ans, a lieu le festival des arts des îles Marquises, avec un mini-festival intermédiaire. La très longue préparation de ces manifestations de renommée mondiale assure à la culture une pérénnité certaine que renforce aujourd'hui l'enseignement de la langue. Sans cesse aux aguets pour prévenir tout ce qui pourrait mettre à mal leur patrimoine culturel et naturel, les Marquisiens font feu de tout bois. Il y a quelques années, lorsque le Club Méditerranée envisagea de s'installer dans la baie d'Anaho (juste au-dela des collines, à droite sur la photo), leurs élites ressortirent le traité de cession signé en 1834, entre le Roi de France et le roi Lotete de l'île de Tahuata ; il y est stipulé que l'intérieur des terres appartient de façon inaliénable aux familles marquisiennes, à l'exception d'une bande côtière de 12 mètres environ, connue par tout un chacun comme étant les "40 pieds du Roy". A ce jour, aucun bungalow, aucune construction ou barrière n'ont été tolérés, seule la nature prime. Lorsque les terres domaniales furent cédées par la France au gouvernement autonome de Polynésie, les politiciens tahitiens dont les ancêtres ont vendu la plus grande partie de leur littoral, ont voulu déclarer cette spécificité marquisienne caduque. Les élus marquisiens contactèrent alors l'un des ténors du barreau de Paris, connu pour sa défense de par le monde de causes perdues. Malgré le recul des politiciens tahitiens, la méfiance à leur égard fit que les Marquisiens ont présenté un dossier pour que leur "paradis naturel" soit inscrit en 2008 au patrimoine de l'UNESCO.

Mots-clés
Langue
English (en-GB)
Auteurs
Charpentier, Jean-Michel
Contributeurs
Langues et civilisations à tradition orale (LACITO) ; Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3-Institut National des Langues et Civilisations Orientales (Inalco)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Sources
https://media.hal.science/hal-03761816, Photography. France. 2006
Relation
Couverture
Nouvelles-Hébrides
Nom du journal